(AOF) - Chutant de 14,04% à 490,46 dollars, Adobe est repoussé à l’avant-dernière place de l’indice S&P 500 après avoir présenté hier soir des prévisions de revenus décevantes. En décembre déjà, l'éditeur de logiciels d'édition et de marketing avait dévoilé des objectifs inférieurs aux attentes. "Adobe a bénéficié d’avantages concurrentiels importants tout au long de son histoire et nous pensons que l'IA a considérablement érodé bon nombre de ces barrières concurrentiels et nous pensons que les pressions de la concurrences vont s'intensifier au fil du temps", prévient HSBC.
L'éditeur de logiciels d'édition et de marketing a réalisé au premier trimestre clos début mars un bénéfice net de 620 millions de dollars, ou 1,36 dollar par action, contre 1,25 milliard de dollars ou 2,71 dollars par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 4,48 dollars, dépassant de 10 cents le consensus Bloomberg.
Le chiffre d'affaires a progressé de 11% à 5,18 milliards de dollars, à comparer aux attentes de 5,14 milliards de dollars. Il a augmenté de 12% à taux de change constants.
Nouvelle déception sur les objectifs
Les revenus récurrents annualisés (ARR), un indicateur clé du groupe, pour les médias digitaux ont atteint 15,76 milliards de dollars à la fin du trimestre. Les nouveaux revenus récurrents annualisés pour cette branche se sont élevés à 432 millions de dollars, dépassant les attentes de 19 millions de dollars. L'ARR prédit les revenus sur 12 mois sur la base des abonnements souscrits.
Les analystes soulignent la performance décevante de Creative, dont l'ARR a reculé de 6% à 289 millions de dollars, ressortant nettement sous les attentes : 325 millions de dollars. Pour UBS, cette déception soulève des questions sur d'éventuelles pressions séculaires au niveau de l'activité principale d'Adobe.
Au deuxième trimestre, la firme technologique cible un bénéfice par action ajusté compris entre 4,35 et 4,40 dollars pour des revenus situés entre 5,25 et 5,30 milliards de dollars. Selon Bloomberg, Wall Street anticipe respectivement 4,38 dollars et 5,31 milliards de dollars. Il anticipe 440 millions de dollars de nouveaux revenus récurrents annualisés pour sa branche médias digitaux. Le marché cible 459 millions de dollars.
Ces prévisions décevantes n'ont pas pu être compensées par l'annonce d'un nouveau plan de rachat d'actions de 25 milliards de dollars, qui court jusqu'en mars 2028. Adobe et Figma avaient annoncé en décembre qu'elles avaient conclu un accord mutuel pour mettre fin à l'accord de fusion annoncé le 15 septembre 2022. Adobe devait racheter le second pour 20 milliards de dollars.
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Belle dynamique
Selon le dernier classement Truffle 100, le chiffre d'affaires total du secteur en France a bondi de 15% l'an passé pour franchir la barre des 25 milliards d'euros. Le secteur a bénéficié d'un taux de croissance inédit et confirme sa reprise après la crise sanitaire. La croissance moyenne annuelle sur quinze ans est 12 fois plus élevée que celle du PIB ! Dassault Systèmes conserve la première place avec plus de 5,6 milliards d'euros de revenus l'an passé. Cegid, spécialiste des logiciels pour experts-comptables, et la fintech Murex se placent en seconde et troisième position avec respectivement 791 et 711 millions d'euros de chiffre d'affaires. La polarisation est une des caractéristiques du secteur : l'écart de chiffre d'affaires entre le 50e et le 100e éditeur s'est encore accru en 2022 pour atteindre près de 28 millions d'euros. Les performances ont été rehaussées car le taux de profitabilité (en pourcentage du chiffre d'affaires) est passé de 9,1 % à 10,4 %. Les perspectives sont bonnes car l'intelligence artificielle, perçue comme révolutionnaire, devrait tirer le marché en 2023, de même que la cybersécurité.
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